lost in translation
(ft. sacha a. watson & mei chang)

« Connerie de connerie ! Par Merlin ! Il va me le payer cet imbécile, il ne va pas s’en remettre ! C’est quoi ce délire ? Une blague… Parce que c’est drôle, ça ? Et, nom d’une foutue citrouille, en plus c’est illégal ! Imbécile, va ! … »

Il allait sans dire que Mei n’appréciait pas toujours l’humour de son frère… Ni la forêt, or elle s’y trouvait. Et couverte de boue puisque sous la surprise, elle avait atterri sur les fesses. Quoi de plus réjouissant ? Elle imaginait très bien son frère hilare en voyant qu’elle était tombée dans le panneau. En effet, quelques minutes plus tôt, Mei avait cédé à la gourmandise et attrapé un des magnifiques muffins qui trônaient sur la table de la cuisine… Et s’était brusquement retrouvée là, au milieu d’une forêt boueuse et - elle devait l’admettre - légèrement glauque. Elle n’avait pas vraiment envie de savoir comment son frère avait pu avoir connaissance de cet endroit, car il avait bien dû y venir pour pouvoir créer un portoloin. Ou justement il été venu ici par erreur et l’avait trouvé si désagréable qu’il s’est dit que c’était parfait pour ce genre d’imbécilités.

« SAC A GARGOUILLES ! »

Mei venait de réaliser avec horreur en mettant les mains dans ses poches que sa baguette n’y était plus. Elle avait dû glisser en route. Elle pouvait être n’importe où autour d’elle… Et évidemment il faisait un temps si grisâtre qu’elle ne voyait pas grand chose, les arbres cachant la faible lumière du jour. Par conséquent, différencier sa baguette parmi les branches et brindilles au sol et les feuilles mortes.

« Quand je le reverrai, je lui referai le portrait à celui-là tient. »

Ce n’était pas une menace en l’air : si Tao avait pour habitude d’embêter sa sœur, cette dernière lui rendait généralement la pareille. Chacun savait généralement toutefois où s’arrêter… Généralement. Mei soupira, ce n’était pas vraiment la faute de son frère si elle avait perdu sa baguette, il pensait simplement qu’elle allait rentrer en transplanant… Mais il était hors de question qu’elle laisse sa baguette là. Devant ce constant, la jeune femme retroussa ses manches et entreprit de ratisser au peigne fin la zone sur laquelle elle été tombée. Elle tenta de lancer un Lumos à distance – elle avait lu que généralement quand la baguette magique était toute proche, cela fonctionnait aussi bien que si on l’avait dans la main – sans succès. Au bout d’un certain temps, elle s’arrêta et s’assit par terre en tailleurs, désespérée. Elle n’aurait su dire depuis combien de temps exactement elle cherchait mais cela lui semblait être des heures, elle avait mal aux pieds à force de piétiner, aux fesses de sa chute et aux mains à force d’avoir retourné le moindre centimètre carré de ce secteur du bois. Et rien. Où avait-elle bien pu tomber ? Peut être a-t-elle glissé en plein voyage… C’était véritablement la pire des options envisageables puisqu’elle pouvait alors être n’importe où entre son point de départ et son point d’arrivée. Mei se prit la tête entre les mains.

« Oh, Salazar, quelle galère ! »

Mei passa une longue minute à s’apitoyer sur son sort avant de se décider à se remettre debout et continuer à chercher. Elle chercherait jusqu’à qu’elle soit à bout de force et obligée de rentrer. Elle reviendrait demain avec Tao – car il était absolument hors de question qu’il s’en tire comme ça, le troll. Mais elle allait rapidement en avoir besoin de sa baguette magique… Son travail entier reposait sur sa capacité à utiliser la magie. Sans cela elle allait se retrouver à faire des potions. Pas qu’elle n’aimait pas cela mais en faire toute la journée avait quelque chose de lassant. En parlant d’activité lassante, elle commençait à en avoir par dessus la tête de cette forêt. A Poudlard elle faisait partie de ces élèves qui se tenaient à l’écart de la forêt interdite avec grand plaisir, pas uniquement par peur de ce qui pouvait s’y trouver mais parce que crapahuter dans les bois, c’était assez loin d’être sa tasse de thé. Trébuchant et marmonnant des insultes à l’intention du monde entier, Mei se força à continuer à chercher son précieux bien.

Plusieurs minutes plus tard, Mei finit par atteindre la lisière du dit bois. Elle n’avait peut être pas atterri  en plein milieu finalement… Quoi qu’il en fût, toujours aucun signe de sa baguette. Arrêtant d’observer le sol pour examiner son environnement, la jeune femme remarqua qu’elle se trouvait face à une immense demeure. Un manoir sans aucun doute. Il était toutefois clair que le lieu était abandonné, la bâtisse dégageait des ondes plutôt négatives. Il allait sans dire que Mei n’était pas du genre à croire à toutes ces idioties mais elle devait admettre que pour le coup, l’endroit la mettait mal à l’aise sans raison particulière. Une maison abandonnée était effectivement par principe vide… Pas de quoi s’affoler donc. Hum. C’est alors qu’elle la vit. Elle était là, sous ses yeux, dans les herbes folles qui poussaient autour de la maison. Un immense sourire de soulagement est de satisfaction apparut sur son visage et elle se rua vers l’objet magique.

« Mille Gorgones ! Me refait plus jamais un coup pareil toi ! »

Elle sera sa baguette contre elle, se jurant de ne plus jamais s’en séparer à nouveau et de s’essayer à la magie sans baguette – parce que mine de rien, un sorcier son baguette était sincèrement un bon à rien, un moldu s’en sortirait mieux ! N’ayant maintenant plus à se concentrer sur ses pieds et n’étant plus dans l’obscurité, elle jeta un œil à ses robes et émit une expression de dégoût.

« Pire qu’un troll. »

Le côté positif de la chose était que dorénavant, elle disposait de sa baguette et qu’elle pouvait en user comme bon lui semblait. Certes, les sortilèges ménagers étaient assez loin d’être son fort – on ne peut pas être bon partout et Mei n’avait jamais vraiment vu l’intérêt d’étudier de près ce type de sortilèges, à tors sans doute vu la situation – mais elle allait tout de même essayer de s’arranger un peu. Elle n’allait pas pouvoir rentrer Londres ainsi.

Elle allait pointer sa baguette sur ses vêtements lorsqu’elle entendit un bruit derrière elle. Ne s’y attendant pas, elle se retourna en un sursaut rapide et pointa sa baguette vers l’origine du bruit. Il s’agissait d’un jeune homme d’environ son âge qui lui aussi pointait sa baguette sur elle. Se concentrant sur le personnage, un tintement retentit dans sa tête : Mei le connaissait ce jeune homme. Comment s’appelait-il ? Elle l’avait sur le bout de la langue ! Watson. C’était Watson. Il était à Serpentard avec elle mais il était un peu plus âgé… Ils ne s’étaient jamais vraiment parlé, pour autant que Mei se souvienne. Ou alors des conversations trop anodines pour qu’elle s’en souvienne. C’était une connaissance en somme. Une connaissance qui était planté devant elle, la menaçant avec sa baguette au beau milieu de nulle part. Le monde était définitivement petit.

« Watson, c’est ça ? Je sais qu’on n’est pas les meilleurs amis du monde mais ça te dirait qu’on arrête de se tenir en joue ? »

Parce que pour être tout à fait honnête, elle était assez loin d’être en état de survivre à un duel alors elle préfèrerait l’éviter. Elle ajouta  donc à ses mots un sourire qui se voulait encourageant… Mais continua à sa tenir prête au combat, sait-on jamais, le jeune homme qui lui faisait face n’avait pas encore abaissé son arme, lui.